|
|
||
|
482 MEMOIRES DE PIERRE DE LESTOILE.
ville au monde plus catholique que Paris ; qu'on savoit comme on vivoit ailleurs, et mesmes en son pays.
Le samedi dernier juillet, la treufve renouée à Paris; cri Fait par la ville qu'on n'eust à mesfaire ne mesdire à ceux du parti contraire. M. de Vicq et messieurs les Seguiers accertainent leurs amis de Paris de la publication au lendemain. Madame de Nemoux le dit tout haut.
Cri fait sur le soir à Saint-Denis qu'on eiist à foire nettoier les rues, et tendre partout pour la procession generale du lendemain ; et que chacun eust à s'y trouver, et ceux qui ne vouldroient vidassent la ville.
Ce mois de juillet fust plus froid que chaud : ce qui ne s'est jamais gueres veu.
En ce mois, madame de Guise, peu aprés la reduction de Dreux, estant venue saluer le Roy, le Roy lui dit en riant : « Ma cousine, vous voies un roy poudreux, « mais non pas sandreux. »
En ce mois de juillet, à scavoir le dimanche 4 dudit mois, Bragelonne, avocat, frere du secretaire du Roy, fust trouvé à Paris pendu et estrangle dans un garnier; et tenoit-on pour certain qu'il s'estoit desfait lui mesmes. M. Le Cougneus avoit fiancé sa sœur, qui beaucoup d'années auparavant estoit morte de mort violente. On disoit qu'il se plaingnoit peu auparavant d'avoir des visions d'un homme noir.
En ce mois de juillet, M. d'O aiant donné advis au Roi que le tiers parti estoit à cheval, fist haster sa conversion, qu'on avoit remise à la mi-aoust, et possible bien plus loin. Ledit d'O dit à Sa Majesté qu'il n'estoit plus question de temporiser; et que s'il ne se hastoit d'aller à la messe, qu'il estoit perdu. Lui fist entendre
|
||
|
|
||
|
Digitized by Google
|
||
|
|
||